Femen interrumpen el culto en la catedral católica de Notre Dame de Paris. 2013.
Guy Milliere.
Mucho se ha hablado últimamente del espectáculo de Dieudonné, prohibido por Manuel Valls. Han sido formuladas críticas concernientes a esta prohibición , volveré a hablar sobre ellas.
Alguno ha invocado la libertad de palabra y dicho que se había violado con esta interdicción. Esta crítica me parece infundada. Tal espectáculo excedía a la libertad de palabra, incluso la más liberal, no puede existir una libertad sin límites. el debate de ideas cesa cuando llega aquel que conduce a la violencia, y este llevaba a tal muchas veces. Incitaciones al odio y al crimen , como las del espectáculo prohibido, han llevado a las agresiones antisemitas numerosas en el curso de los últimos años , y a crímenes, como los realizados por Mohamed Merah hace menos de 2 años.
Hay quienes han dicho que veían en la prohibición un peligroso precedente. Podrían seguir otras prohibiciones y continuar más y más, añadieron. Es una crítica que me parece fundada. las leyes francesas existentes permiten , de hecho, limitar la libertad de expresión de modo grande, y han servido ya hace años a ello , en casos en los que no había incitación al odio o al crimen. Pueden servir de nuevo fácilmente.
Algunos invocaron , finalmente, una desigualdad selectiva. el espectáculo de Dieudonné ha sido prohibido , dicen, pero no lo han sido las depredadoras violencias tales que las de las Femen . Es una crítica, también con fundamento. Las Femen no hacen espectáculo, pero recurren a la violencia y la obscenidad. Las leyes francesas permitirían condenar tal recurso la violencia y la obscenidad pero no son aplicadas.
Encontramos entonces que se revela a la vez un clima malsano en Francia u un borroso panorama conceptual. Que algunos no perciban la gravedad de la incitación al odio y al crimen y que puedan considerar que la libertad de palabra pueda llegar hasta incitar al odio y el crimen es preocupante. Que no sea comprendido que la defensa de la libertad tiene límites, muestra un déficit de reflexión mu grave, del cual el pendant simétrico es , predisamente, las leyes liberticidas en vigor. La propensión de algunos a justificar lo injuestificable puede ser usada por otros para deslegitimizar la defensa de la libertad. Y es lo que pasa. Cuando la defensa de la libertad es deslegitimizada -y lo es- se puede caer fácilmente en lo arbitrario y en ello se ha entrado.
Es urgente un trabajo de ideas, para poner en marcha reglas de derecho dignas de ese nombre, claras, limpias y precisas. Sufre la France de ausencia de un texto fundador tal que la Declaración de derechos inglesa o americana. solo un texto tal permitiría hacer lo necesario, saber refundar el derecho y , por consecuencia, la libertad...
On a beaucoup parlé ces derniers temps,
du spectacle de Dieudonné, qui s’est trouvé interdit sur injonction de
Manuel Valls. Des critiques ont été formulées concernant cette
interdiction et j’entends ici revenir sur ces critiques.
Des gens ont invoqué la liberté de
parole et le fait que celle-ci se trouvait violée par l’interdiction.
Cette critique me semble infondée. Le spectacle en question excédait la
liberté de parole, puisqu’il incluait des incitations à la haine et au
meurtre. Toute liberté a des limites, et nulle société, même la plus
libérale, ne peut exister dans une liberté sans limites. Le débat
d’idées cesse quand vient ce qui peut conduire à la violence, et y
conduit parfois. Des incitations à la haine et au meurtre, telles celles
incluses dans le spectacle interdit, ont conduit à des agressions
antisémites nombreuses au cours de ces dernières années, et à des
meurtres, tels ceux commis par Mohamed Merah voici moins de deux ans.
Des gens ont dit qu’ils voyaient dans
l’interdiction un dangereux précédent. D’autres interdictions pourraient
suivre et avoir un spectre plus large ont-ils ajouté. Cette critique me
semble davantage fondée. Les lois françaises existantes permettent, de
fait, de limiter très gravement la liberté de parole, et elles ont servi
déjà depuis des années à limiter la liberté de parole, dans des cas où
il n’y avait aucune incitation à la haine et au meurtre. Elles peuvent
aisément servir à nouveau.
Des gens ont évoqué, enfin, une
inéquitabilité sélective. Le spectacle de Dieudonné a été interdit,
ont-ils dit, mais les violences prédatrices de groupes, tels que les
Femen ne l’ont pas été. Cette critique est, elle aussi, très fondée. Les
Femen ne donnent pas de spectacle, mais recourent à la violence et à
l’obscénité. Les lois françaises permettraient de condamner ces recours à
la violence et à l’obscénité et elles ne sont pas appliquées.
Un climat malsain en France et un flou conceptuel
Ce qui s’est trouvé révélé ainsi a été
tout à la fois l’existence d’un climat malsain en France et d’un flou
conceptuel. Que certains ne perçoivent pas la gravité d’incitations à la
haine et au meurtre et qu’ils puissent considérer que la liberté de
parole peut aller jusqu’à des incitations à la haine et au meurtre est
préoccupant. Qu’il ne soit pas compris que la défense de la liberté a
des limites, montre un déficit de réflexion grave, dont le pendant
symétrique est, précisément, les lois liberticides en vigueur. La
propension de certains à justifier l’injustifiable peut se trouver
utilisée par d’autres pour délégitimer la défense de la liberté. Et
c’est ce qui se passe. Dès lors que la défense de la liberté est
délégitimée – et elle l’est –, on peut entrer aisément dans l’arbitraire
– et on y entre.
Un travail des idées serait nécessaire,
et sans doute urgent, aux fins de mettre en place des règles de droit
dignes de ce nom, claires, nettes et précises. La France souffre de
l’absence d’un texte fondateur tel que la Déclaration des droits
anglaise ou américaine : seul un texte de ce genre permettrait ce qui
devrait être fait, à savoir refonder le droit et, par là même, refonder
la liberté.
Je citais récemment un livre que j’avais publié avec des amis avocats voici quelques années, appelé « Avancer vers l’État de droit*
». J’y disais que la France n’était pas un État de droit, et que
l’urgence était de fonder un État de droit. Je n’ai pas changé d’avis,
bien au contraire. La France reste une société de non-droit. Elle n’a
jamais trouvé d’équilibre entre les forces de déliquescence qui n’ont
cessé de la traverser depuis plus de deux siècles, et les forces de la
remise en ordre. Elle est traversée présentement, à l’évidence, par des
forces de déliquescence, dont le spectacle interdit de Dieudonné fait
partie, tout comme les actions des Femen, mais la justification ici ou
là de l’injustifiable en fait aussi partie (qui peut ne pas voir où
conduisent les incitations à la haine et au meurtre, quelles qu’elles
soient ?), l’arbitraire et l’inéquitabilité sélective en font eux aussi
partie.
Une remise en ordre suivra-t-elle la
déliquescence ? Nul ne le sait. Mais cette remise en ordre éventuelle ne
fera que préparer d’autres phases de déliquescence, tant qu’il n’y aura
pas d’État de droit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour les4vérités.com
- See more at: http://www.dreuz.info/2014/01/dieudonne-femen-les-limites-de-la-liberte-dexpression/#sthash.blXJLkkH.dpufOn a beaucoup parlé ces derniers temps,
du spectacle de Dieudonné, qui s’est trouvé interdit sur injonction de
Manuel Valls. Des critiques ont été formulées concernant cette
interdiction et j’entends ici revenir sur ces critiques.
Des gens ont invoqué la liberté de
parole et le fait que celle-ci se trouvait violée par l’interdiction.
Cette critique me semble infondée. Le spectacle en question excédait la
liberté de parole, puisqu’il incluait des incitations à la haine et au
meurtre. Toute liberté a des limites, et nulle société, même la plus
libérale, ne peut exister dans une liberté sans limites. Le débat
d’idées cesse quand vient ce qui peut conduire à la violence, et y
conduit parfois. Des incitations à la haine et au meurtre, telles celles
incluses dans le spectacle interdit, ont conduit à des agressions
antisémites nombreuses au cours de ces dernières années, et à des
meurtres, tels ceux commis par Mohamed Merah voici moins de deux ans.
Des gens ont dit qu’ils voyaient dans
l’interdiction un dangereux précédent. D’autres interdictions pourraient
suivre et avoir un spectre plus large ont-ils ajouté. Cette critique me
semble davantage fondée. Les lois françaises existantes permettent, de
fait, de limiter très gravement la liberté de parole, et elles ont servi
déjà depuis des années à limiter la liberté de parole, dans des cas où
il n’y avait aucune incitation à la haine et au meurtre. Elles peuvent
aisément servir à nouveau.
Des gens ont évoqué, enfin, une
inéquitabilité sélective. Le spectacle de Dieudonné a été interdit,
ont-ils dit, mais les violences prédatrices de groupes, tels que les
Femen ne l’ont pas été. Cette critique est, elle aussi, très fondée. Les
Femen ne donnent pas de spectacle, mais recourent à la violence et à
l’obscénité. Les lois françaises permettraient de condamner ces recours à
la violence et à l’obscénité et elles ne sont pas appliquées.
Un climat malsain en France et un flou conceptuel
Ce qui s’est trouvé révélé ainsi a été
tout à la fois l’existence d’un climat malsain en France et d’un flou
conceptuel. Que certains ne perçoivent pas la gravité d’incitations à la
haine et au meurtre et qu’ils puissent considérer que la liberté de
parole peut aller jusqu’à des incitations à la haine et au meurtre est
préoccupant. Qu’il ne soit pas compris que la défense de la liberté a
des limites, montre un déficit de réflexion grave, dont le pendant
symétrique est, précisément, les lois liberticides en vigueur. La
propension de certains à justifier l’injustifiable peut se trouver
utilisée par d’autres pour délégitimer la défense de la liberté. Et
c’est ce qui se passe. Dès lors que la défense de la liberté est
délégitimée – et elle l’est –, on peut entrer aisément dans l’arbitraire
– et on y entre.
Un travail des idées serait nécessaire,
et sans doute urgent, aux fins de mettre en place des règles de droit
dignes de ce nom, claires, nettes et précises. La France souffre de
l’absence d’un texte fondateur tel que la Déclaration des droits
anglaise ou américaine : seul un texte de ce genre permettrait ce qui
devrait être fait, à savoir refonder le droit et, par là même, refonder
la liberté.
Je citais récemment un livre que j’avais publié avec des amis avocats voici quelques années, appelé « Avancer vers l’État de droit*
». J’y disais que la France n’était pas un État de droit, et que
l’urgence était de fonder un État de droit. Je n’ai pas changé d’avis,
bien au contraire. La France reste une société de non-droit. Elle n’a
jamais trouvé d’équilibre entre les forces de déliquescence qui n’ont
cessé de la traverser depuis plus de deux siècles, et les forces de la
remise en ordre. Elle est traversée présentement, à l’évidence, par des
forces de déliquescence, dont le spectacle interdit de Dieudonné fait
partie, tout comme les actions des Femen, mais la justification ici ou
là de l’injustifiable en fait aussi partie (qui peut ne pas voir où
conduisent les incitations à la haine et au meurtre, quelles qu’elles
soient ?), l’arbitraire et l’inéquitabilité sélective en font eux aussi
partie.
Une remise en ordre suivra-t-elle la
déliquescence ? Nul ne le sait. Mais cette remise en ordre éventuelle ne
fera que préparer d’autres phases de déliquescence, tant qu’il n’y aura
pas d’État de droit.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Guy Millière pour les4vérités.com
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