John Kerry annonce officiellement la relance du processus de paix
Tzipi Livni est arrivée à Washington pour une reprise des négociations.
John Kerry, le secrétaire d'Etat Américain, a invité ce soir le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, à reprendre les négociations en vue d'un accord permanent entre Israël et les Palestiniens. Il a personnellement invité les deux dirigeants à envoyer leurs équipes relancer les négociations à Washington.
La maison blanche a précisé que les premières rencontres sont prévues pour lundi soir et mardi. Les Palestiniens seront représentés par Saeb Erekat, le négociateur en chef de l'Autorité, et Mohamed Shtayyeh. Israël a pour sa part déjà envoyé Tzipi Livni, ministre de la Justice et chargée des négociations avec les Palestiniens, et Yitzhak Molcho, un proche de Benyamin Netanyahou.
"Les deux dirigeants ont démontré leur volonté de prendre des décisions difficiles pour en arriver là. Nous nous réjouissons de leur capacité à diriger" a précisé John Kerry dans son communiqué.
Les premiers pourparlers devraient établir un cadre dans lequel se poursuivra le dialogue. Dans une interview exclusive pour i24news, Ygal Palmor, porte-parole du gouvernement israélien a précisé que Tzipi Livni et Saeb Erekat n'aborderont pas tout de suite les gros dossiers mais se mettront d'accord sur la façon de les aborder. La procédure devrait ensuite "mener à de véritables négociations de paix" a-t-il précisé.
Tzipi Livni, déjà en chemin
Tzipi Livni a pris l'avion dimanche soir en partance pour Washington. Elle devrait rencontrer dès lundi le secrétaire d'Etat américain John Kerry et le négociateur palestinien Saeb Erekat pour une reprise des négociations officielle à partir de mardi. Les trois négociateurs pourraient se rencontrer au sein même de la maison de John Kerry.Puis, mardi devraient commencer les pourparlers officiels suite à la décision du gouvernement israélien d'accepter la libération de 104 prisonniers palestiniens.
Le gouvernement israélien a en effet approuvé dimanche à l'issue d'un long et difficile débat, la libération de 104 prisonniers palestiniens; exigée par l'Autorité palestinienne pour la reprise des pourparlers directs.
Sur les 22 ministres présents, 13 ont voté pour 7 contre et deux se sont abstenus. Ce vote en faveur de la libération des prisonniers palestiniens est intervenu alors qu'au même moment des centaines de membres des familles de victimes manifestaient devant les bureaux du gouvernement à Jérusalem. Le vote n'était pas gagné d'avance et le Pemier ministre israélien Benyamin Netanyahou avait craint un rejet de sa proposition par ses ministres.
Parmi les ministres qui ont refusé cette proposition figurent Naftali Bennett à la tête du parti "le Foyer Juif ". Tzipi Livni la ministre de la Justice et qui doit mener les négociations avec les Palestiniens dès mardi à Washington a voté bien évidemment pour, tout comme le ministre des finances Yaïr Lapid .
La relance du processus de paix est importante pour Israël au vu de la situation dans la région, en Syrie et en Iran", a déclaré Benyamin Netanyahou, dès l'ouverture du conseil des ministres.
Les ministres israéliens ont également approuvé la tenue d'un référendum sur tout accord futur avec les Palestiniens, une première dans l'histoire du pays.
Reprise des négociations à Washington dès mardi
Même si l'annonce officielle n'a pas encore été faite, il est maintenant presque certain que les négociations reprendront mardi à Washington; après trois ans d'impasse et l'absence de négociations directes officielles entre les deux parties.Le gouvernement français s'est réjoui de la reprise des négociations et a salué une "avancée potentiellement majeure qui intervient après trois ans de suspension" avant de souhaiter la réussite des pourparlers.
"Il est dans l’intérêt de tous de mettre fin au conflit et de garantir la création d’un État palestinien viable et souverain, vivant en paix et en sécurité aux côtés d’Israël" a déclaré le ministre français des Affaires étrangères, dans un communiqué officiel.
L'Autorité palestinienne se prépare à "une bonne nouvelle"
Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, s'était montré confiant vendredi et avait annoncé que "dimanche amènerait de bonnes nouvelles pour les Palestiniens emprisonnés en Israël".Qui seront les prisonniers libérés?
La plupart des prisonniers concernés sont détenus pour des crimes commis avant le début du processus d'Oslo en 1993 et ont commis des attaques contre des soldats israéliens. Toutefois beaucoup d'entre eux purgent une peine pour le meurtre de civils israéliens."C'est un jour difficile" a affirmé Benyamin Netanyahou", pour moi, pour les ministres, et pour les familles des victimes. Mais il faut savoir parfois prendre des décisions difficiles pour le bien du pays" avant d'affirmer qu'une équipe ministérielle se réunira pour approuver chaque libération.
Parmi les prisonniers concernés, Issa Abed Rabbo, assassin d'un jeune couple de randonneurs israéliens en 1984, Muhammad Tus, responsable de l'attaque de 5 bus israéliens et du meurtre de 5 civils israéliens en 1985, ou encore Fayez Hour, coupable d'avoir tué deux Israéliens à Gaza en 1985. Jomaa Adam et Mahmoud Harbish, assassins d'une mère israélienne et de ses trois jeunes enfants, devraient également recouvrer la liberté.
Qadura Fares, chef du Club des prisonniers palestiniens, qui défend les droits des Palestiniens détenus en Israël, et responsable de l'Autorité palestinienne, avait indiqué dimanche matin qu'il n'y aurait aucune négociation avec l'Etat hébreu sans la libération des 104 détenus.
"S'ils ne les libèrent pas tous, il n'y aura pas de négociations", a-t-il dit à la radio publique israélienne.
Lors d'accords précédents, Israël avait expulsé des prisonniers palestiniens de Cisjordanie ou de Jérusalem-Est vers la bande de Gaza ou à l'étranger, des éventualités jugées cette fois inacceptables par M. Fares.
No hay comentarios:
Publicar un comentario