Yaël, le 28 juillet 2014
Lettre ouverte à un ami français
Je suis venue te dire que je m’en vais
Ma valise est bouclée,
Mes affaires sont réglées
Et je pars sans me retourner
Comme dit si bien Verlaine au vent mauvais
Je suis venue te dire que je m’en vais.
Ma valise est bouclée,
Mes affaires sont réglées
Et je pars sans me retourner
Comme dit si bien Verlaine au vent mauvais
Je suis venue te dire que je m’en vais.
Quand tu te souviendras des jours anciens
Du temps où toi et moi étions copains
Peut-être verseras-tu une larme
Et regretteras que je ne sois plus là.
Quoiqu’il ne soit même pas certain
Que tu en conçoives du chagrin
Du temps où toi et moi étions copains
Peut-être verseras-tu une larme
Et regretteras que je ne sois plus là.
Quoiqu’il ne soit même pas certain
Que tu en conçoives du chagrin
Je n’te demandais pas grand-chose pourtant
Je n’attendais pas de toi que tu descendes dans la rue
C’eut été dangereux, je m’en serais voulu
Mais un mot, un signe, une condamnation, une protestation,
Une clameur venant du cœur aurait suffi à mon bonheur
Et pas pour ce qui se passe là-bas
Mais là, juste en bas de chez toi.
Ça n’te rappelle rien, dis-moi ?
Vitres brisées et croix gammées
Hordes hurlantes et défilés ?
Je n’attendais pas de toi que tu descendes dans la rue
C’eut été dangereux, je m’en serais voulu
Mais un mot, un signe, une condamnation, une protestation,
Une clameur venant du cœur aurait suffi à mon bonheur
Et pas pour ce qui se passe là-bas
Mais là, juste en bas de chez toi.
Ça n’te rappelle rien, dis-moi ?
Vitres brisées et croix gammées
Hordes hurlantes et défilés ?
J’aurais aimé que tu te lèves,
Qu’en un seul cri nos voix s’élèvent
Pour scander « Plus jamais ça »
Je t’aurais pardonné de ne pas m’aimer
Mais pas d’avoir par ton silence
Permis que tout ça recommence,
Et les avoir laissé crier
Que je dois d’ici me barrer
Qu’en un seul cri nos voix s’élèvent
Pour scander « Plus jamais ça »
Je t’aurais pardonné de ne pas m’aimer
Mais pas d’avoir par ton silence
Permis que tout ça recommence,
Et les avoir laissé crier
Que je dois d’ici me barrer
Mais il est bien trop tard, l’ami
Les loups sont entrés dans Paris !
Visages voilés et Keffieh,
Accompagnés de la faucille
De la République à la Bastille
Visage haineux et grimaçant
Ils sont v’nus des mille et des cents
Pour battre le pavé de France
Du beau pays de votre enfance
Qui fut aussi le mien pourtant
Mais cela c’était il y a longtemps.
Les loups sont entrés dans Paris !
Visages voilés et Keffieh,
Accompagnés de la faucille
De la République à la Bastille
Visage haineux et grimaçant
Ils sont v’nus des mille et des cents
Pour battre le pavé de France
Du beau pays de votre enfance
Qui fut aussi le mien pourtant
Mais cela c’était il y a longtemps.
Je suis venue te dire que je m’en vais
Oui il est vrai que je t’aimais,
J’ai refait ma valise une énième fois
Et c’est pour de bon cette fois
Car à présent l’heure a sonné
De nous séparer à jamais
Oui il est vrai que je t’aimais,
J’ai refait ma valise une énième fois
Et c’est pour de bon cette fois
Car à présent l’heure a sonné
De nous séparer à jamais
Quelle que soit ma destination
Le Canada, les USA
Ou le pays de Sion
J’y serai plus en sécurité
Que dans l’pays où je suis née.
Le Canada, les USA
Ou le pays de Sion
J’y serai plus en sécurité
Que dans l’pays où je suis née.
Je suis venue te dire que je m’en vais
Je te laisse le plus beau des pays
Et quand à ton tour menacé
Un jour tu devras le quitter
N’oublie pas d’éteindre la lumière
Celle de Diderot et d’Alembert
Celle de Montaigne et de Zola
Celle d’Hugo et de Badinter
Qui brillait de mille feux
Par sa culture, sa tolérance,
Sa Liberté, sa Fraternité et surtout sa Laïcité.
Je te laisse le plus beau des pays
Et quand à ton tour menacé
Un jour tu devras le quitter
N’oublie pas d’éteindre la lumière
Celle de Diderot et d’Alembert
Celle de Montaigne et de Zola
Celle d’Hugo et de Badinter
Qui brillait de mille feux
Par sa culture, sa tolérance,
Sa Liberté, sa Fraternité et surtout sa Laïcité.
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